Définition de SUPERFICIEL, ELLE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : su-pèr-fi-si-èl, è-l'

DÉFINITIONS

1
Qui est relatif à la surface.
L'un des plus considérables [tremblements de terre] est celui qui se fit ressentir au Canada en 1663 ; il s'étendit sur plus de deux cents lieues de longueur sur cent lieues de largeur, c'est-à-dire sur plus de vingt mille lieues superficielles
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Add. théor. terre, Oeuv. t. XIII, p. 53
Il [l'écureuil de Madagascar] a dix-sept pouces de longueur en le mesurant, en ligne superficielle, depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Quadrup. t. XIII, p. 54
2
Qui n'est qu'à la surface. La lésion est superficielle. Une brûlure superficielle.
Sémantique : Fig.
Les premières, qu'on appelle perceptions pures, sont, pour ainsi dire, superficielles à l'âme, elles ne la pénètrent et ne la modifient pas sensiblement
de Nicolas MALEBRANCHE dans Rech. vér. I, 1
La philosophie n'était point en lui une teinture légère, ni une décoration superficielle ; c'était un sentiment profond et une seconde nature difficile à distinguer d'avec la première
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Carré.
Sémantique : Terme de botanique. Parasites superficielles, les plantes qui vivent à la surface des végétaux, sans leur emprunter leur nourriture ; ce sont de fausses parasites.
3
Sémantique : Fig. Qui n'est pas profond, qui ne va pas à l'intérieur.
Vous n'avez qu'un désir superficiel de réformer vos défauts
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. Corn. 244
C'est là [dans l'histoire] qu'on découvre que le lustre qui vient de la flatterie est superficiel, et que les fausses couleurs, quelque industrieusement qu'on les applique, ne tiennent pas
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Duch. d'Orl.
Une tristesse superficielle compose pour un temps le visage et la contenance [après une mort] ; mais l'esprit et le coeur n'en sont pas frappés
de Esprit FLÉCHIER dans Dauphine.
L'ouvrage [l'Histoire du parlement imputée à Voltaire] m'a paru assez superficiel, mais libre et impartial
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Morellet, 14 juill. 1769
Une teinture superficielle mais générale des sciences
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Ad. et Th. t. I, p. 62, dans POUGENS
4
Il se dit, en un sens analogue, des personnes.
Un fort grand nombre d'esprits superficiels qui n'approfondissent jamais rien, et qui n'aperçoivent que confusément les différences des choses
de Nicolas MALEBRANCHE dans Rech. vér. II, part. 2, ch. 8, 2
Dans un siècle enfin où tant d'hommes superficiels blasphèment ce qu'ils ignorent
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Or. fun. Conti.
En le lisant avec réflexion [Voltaire], on trouve dans ses ouvrages une foule de maximes d'une philosophie profonde et vraie qui échappent aux lecteurs superficiels
de Marie-Jean Antoine Caritat, marquis de CONDORCET dans Vie de Voltaire.
Tout paraît stérile à des esprits stériles ; tout n'a que des superficies pour des esprits superficiels ; et pour des esprits naturellement obscurs tout est chaos
de Jean-François MARMONTEL dans Oeuv. t. VIII, p. 270

HISTORIQUE

1
XIVe s.
L'un [cancer] est parfont, l'autre mains [moins] parfont et plus superficiel
de Henri DE MONDEVILLE dans f° 94
Honneur est un bien plus superficial, et n'est pas si vray bien comme....
de Nicolas ORESME dans Éth. v, 9
2
XVIe s.
Quant à ses tuniques [de la matrice], la superficielle, dite commune, lui est donnée du peritoine, à l'endroit du sacrum
de Ambroise PARÉ dans I, 4
Petits fossés, par où l'eau superficielle vuidera hors
de Olivier DE SERRES dans 116

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn. superficial ; ital. superficiale ; du lat. superficialis, de superficies, superficie.